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Républicains

7 Déc

Renoncer à des batailles électorales pour conserver du sens à l’engagement politique est un geste digne et  véritablement républicain. Les socialistes et quelques leaders de droite ont choisi résolument cette  option devant les risques de victoire du Front National aux élections régionales. Choix douloureux car renoncer à exercer le pouvoir, signifie un effacement des exécutifs locaux difficile à faire admettre à tous ceux qui se battent au quotidien sur le terrain. Comme beaucoup de leurs collègues Laurent Hénart maire radical de Nancy, et Mathieu Klein président socialiste du conseil départemental de Meurthe et Moselle ont appelé au barrage contre le parti de Marine le Pen.  Opposés sur les idées les deux hommes partagent cependant une même vision des valeurs de la république. Et c’est parce qu’ils n’ont rien en commun avec Marine le Pen qu’ils ont choisi de tenir ferme le cordon sanitaire qui sépare l’extrême droite des autres partis quel que soit le prix électoral à payer. Une voie que refuse Nicolas Sarkozy qui reste obsedé par l’élection présidentielle de 2017. Cet aveuglement le pousse à prôner en la matière un honteux ni-ni qui le place souvent en étau sur les questions identitaires par rapport Front National. Si des régions se teintent de « bleu marine »  au soir du 13 décembre, la potion sera amère à avaler mais elle s’imposera à tous. En revanche ne bridons pas notre liberté de jugement pour dire haut et fort, que la tactique  moralement discutable privilégiée par le chef des Républicains normalise quelque part l’inadmissible et trouble une certaine idée de la France. Celle qui ne respire pas la crainte et la haine de l’autre.  Ceux qui ne placent pas cette dernière au dessus des ambitions personnelles et des petites cuisines partisanes devraient se souvenir que face à l’urgence démocratique, elle peut amener à perdre pour des idées afin de préserver son âme.   

 

Fil

25 Nov

Jusqu’où aller dans la lutte contre le radicalisme musulman sans franchir les limites de la laïcité et de l’ état de droit ? De partout on entend monter une demande pressante et émotionnelle, de mesures fermes contre les imams et les mosquées, qui attaquent les valeurs de la république et pousseraient leurs fidèles au terrorisme.  Ce souci de sécurité publique ne se discute pas. Mais concrètement où situer la barrière entre le tolérable et l’inadmissible ? On parle de prêches en français, mais la polysémie a des ressources insoupçonnées, et les policiers ne sont pas tous des spécialistes de l’Islam pour démêler les nombreuses arcanes d’un discours théologique. Sans oublier que le mot salafiste recouvre des réalités variées. Et elles  ne sont pas toutes des idéologies répréhensibles devant la loi. Nul doute que les recours devant le Conseil d’état ne manqueront pas de fleurir devant les fermetures administratives avec des avocats qui s’engouffreront dans les moindres brèches. Il appartient donc aux pouvoirs publics de toucher juste sous peine de déroute juridique, et de signal politique mal perçu par des populations musulmanes, qui risqueraient de voir deux poids deux mesures dans l’action étatique. Si certaines mosquées sont des nids de l’extrémisme, elles ne constituent qu’un des nombreux canaux de la radicalisation. La capillarité de ce phénomène passe aussi par des circuits plus confidentiels ou immatériels comme les réseaux  sociaux. Ceci  implique un travail multiforme au cas par cas, en lien avec des institutions comme le Conseil Français du Culte Musulman, et toutes celles dont la représentativité et la crédibilité ne souffrent aucune contestation. Pour autant s’il doit veiller à l’ordre public en rappelant les règles du vivre ensemble, le pouvoir ne doit pas décider  du contenu et des pratiques d’une religion. En revanche il peut offrir aux différents cultes une égalité de moyens légaux pour un fonctionement qui ne privilégie aucun d’entre eux. Il doit aussi, même s’il n’existe aucune comparaison dans l’horreur, s’attaquer légalement à tous les discours dangereux distillés notamment par les autres spiritualités, quand ils viennent déverser leur haine de nos modes de vie. Cette situation sur le fil entre fermeté républicaine  et laïcité n’est pas des plus facile à tenir. Mais elle demeure la seule qui accorde nos principes aux décisions dictées par les contextes d’urgences sécuritaires.  

  

Ce matin …

14 Nov

Ce matin je suis descendu dans la rue pour regarder dans les yeux tous ceux que je croisais. Ils avaient toutes les origines, toutes les religions, toutes les convictions, toutes les cultures. Et pourtant  leur tristesse leur révolte et leur douleur sonnaient unanimement  France. Ce matin je me suis levé pour tous ceux que des fanatiques sans humanité ont assassiné la veille sans distinction dans les bars de Paris et au Bataclan. Ce matin j’ai recherché du bleu blanc rouge dans un ciel lourd d’incertitudes. Ce matin je ne veux pas entendre les accusations faciles de laxisme qui taraudent ceux qui préfèrent céder à la peur et à la récupération. Ce matin j’ai envie d’appeler à vivre pour dire non à ceux qui pensent faire courber la tête, à notre conception de la liberté de la tolérance et du vivre ensemble. Ce matin je me tiens aux côtés de ceux  qui ne doivent pas devenir les cibles de réactions hostiles parce qu’ils « ont l’air » d’ennemis de la République, alors qu’ils sont des citoyens sans histoires, français jusqu’au plus profond de leurs coeurs et de leurs tripes. Ce matin je reste persuadé que le beau message des religions ne s’habillera jamais de sang. Ce matin je traque sans pitié la haine et le racisme vers lesquels on veut nous pousser. Ce matin j’espère qu’ au-delà de l’émotion, les réponses de nos dirigeants seront fermes responsables et démocratiques. Ce matin ma ville de Nancy est parisienne comme elle fut Charlie et comme elle sera toujours quels que soient les drames, et les atrocités : un berceau de valeurs républicaines à défendre à tout prix. Personne ne pourra les diviser les abaisser ou les détruire. Ce matin je suis en état d’urgence  pour écrire et clamer, partout et chaque jour  : solidarité résistance fraternité. 

  

Maquillage

28 Sep

La science a démontré l’inexactitude du mot race en ce qui concerne les humains. L’article premier de la constitution française souligne que la République  « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, ou de religion. »Pourtant depuis quelques temps une perfide suggestion de l’inégalité « raciale et religieuse »,  fait son trou dans les cerveaux de nos politiques et dans certains pans de la population. Conséquence de cet emballement idéologique : de plus en plus de démagogues  nous font  croire que  les personnes qui n’ont pas la bonne couleur ou la bonne religion, sont à l’origine des multiples maux de notre société. Chez les Républicains on rivalise dans ce contorsionisme verbal qui consiste à dire les mêmes choses que le Front National tout en prétendant le contraire. Nadine Morano qui évoque la race blanche pour qualifier la France appartient à ce dangereux cortège de provocateurs qui parlent pèle-mêle de cinquième colonne, de communautarisme galopant, et  vont jusqu’ à trafiquer des photos pour donner libre cours à leur haine de l’autre. Pour se justifier tous s’abritent  derrière la défense de la cohésion nationale et des valeurs incontournables qui font notre identité. Ils jurent la main sur le coeur que seuls l’amour du pays et la sauvegarde de ses traditions les guident. Foutaise ! Tout ceci s’inscrit en fait dans le suivisme orchestré par Marine le Pen. C’est elle qui donne le la, car elle sait que son electorat est courtisé bassement par de nombreux leaders de droite. Pour exister ceux-ci sont  contraints d’aller à la soupe à la discrimination sur fond d’alarmisme . À ce rythme on se dirige tout droit vers une campagne présidentielle polluée par l’ immigration, l’intégration, et le doigt accusateur vers ceux qui ne seront pas blancs. Le plus inquietant est que ces discours qui prônent une conception hiérarchique entre les citoyens, s’installent petit à petit dans les esprits en passant par les canaux médiatiques et les prises de positions de certains intellectuels abreuvés de populisme. On ne prend plus la peine de maquiller cette vision détestable tant elle semble rencontrer une adhésion populaire. L’accepter c’est capituler devant une vague fétide qui montre désormais son visage sans fards. La repousser par tous les moyens et en tous lieux, c’est préserver les lumières de la fraternité face aux ténèbres racistes. 

  

Non merci !

31 Août

Marion Maréchal le Pen est chrétienne et pratiquante, j’en suis heureux pour elle. Cependant j’ai du mal à me sentir en connivence avec elle, car l’ église avec laquelle je suis en dialogue constant, en accord souvent et en désaccord rarement, est bien éloignée de sa vision du vivre ensemble. Cette Église a le sens de l’ accueil de l’autre. Pour elle il n’y a pas d’étranger mais des êtres humains avec lesquels on construit des relations fraternelles. Cette Église ne stigmatise pas à priori en désignant des ennemis à l’identité nationale. Cette Église ne veut pas cultiver la peur malgré les drames et les souffrances, dont elle a été victime dans le passé comme aujourd’hui. Elle avance toujours au large avide de comprendre de défendre et de partager. Elle croit à l’ enrichissement des rencontres et ne se recroqueville pas sur elle même car elle est au coeur du monde. Elle est diverse et en son sein certains dans le passé comme de nos jours se sentent en proximité avec les idées defendues par le Front National sans le crier trop fort. Certains la mettent en avant dans des combats politiques comme lors du mariage pour tous. Certains voudraient la voir comme seule religion de France au détriment de toutes les autres. Mais d’autres et j’ai l’entêtement  de croire qu’ ils sont les plus nombreux appellent à la dignité des pauvres, au droit de vivre décemment quel que soit le lieu où on voit le jour. Ils interpellent les puissants sur tous les défis de notre temps, et sur les héritages que nous allons léguer aux générations futures. Ils entrent dans les prisons, et dans les nombreux ghettos de notre planète. Ils donnent de leur temps de leur jeunesse et de leur énergie, simplement guidés par leur foi. Ils travaillent avec ceux qui croient autrement ou ne croient pas, tant qu’ils sont acteurs de paix et d’ humanité. Ils sont missionnaires dans les contrées les plus reculées comme dans nos villes où règnent l’égoïsme et l’ indifférence. Ils emboitent les pas du pape François qui comme ses prédécesseurs ne se lasse pas de prendre son bâton de pèlerin vers les hommes. Tous les hommes ! Je ne vais pas ostraciser ceux qui entrent en relation avec Marion Marechal le Pen et le Front National, c’est leur liberté. Tout comme c’est la mienne de dire fermement qu’un tel compagnonage pour l’Église dont j’aime franchir les porches : non merci !!

  

Majoritaires !

16 Juil

La formule a fait son effet polémique. En déclarant que l’Islam devait rester minoritaire en France, Nadine Morano, figure importante des Républicains, s’est coulée  sans vergogne dans une vision phantasmée de la société qui  fait recette chez les anti-diversité. Comme elle les tenants de cette ligne recroquevillée surfent sur les peurs du moment, et grossissent les rangs  de ces pyromanes de la démocratie qu’il faut dénoncer sans relâche. Qu’ils soient élus, artistes, sportifs ou simples citoyens, tous souffrent de démangeaisons persistantes dès qu’ il s’ agit de tolérance et d’ouverture. Pourtant personne ne leur demande de s’ériger en professeurs es religion, et encore moins en défenseurs d’invasions imaginaires. À les entendre la civilisation judéo chrétienne qui a constuit notre nation serait au bord de la falaise, poussée vers l’abîme  du reniement par des opposants fermés à tous ses apports. Avec une telle conception binaire du monde, ces démagogues resteront minoritaires. malgré leurs vociférations. Même si le climat anxiogène actuel leur fait gagner du terrain, ils ne rallieront pas des hordes de fidèles pour soutenir leurs croisades manichéennes, car la réalité du quotidien vient regulièrement éteindre leurs brasiers provocateurs. Il suffit de regarder le nombre de mariages mixtes, les coexistences pacifiques, ou les anti-extrémismes de tous bords qui travaillent ensemble,  pour ne pas céder à leurs sirènes fatalistes. Nicolas Sarkozy Éric Zemmour et leurs comparses n’auront  pas besoin de s’enchaîner aux portes des églises désaffectées, car ces dernieres  ne se transformeront pas en mosquées même si un responsable musulman en a récemment émis l’ idée. Sachons donc  raison garder et respectons sans peur et sans haine, les divers choix spirituels de nos concitoyens. Soyons majoritaires pour tenir tête aux politiques opportunistes et à tous ceux qui crient « au loup » n’importe quand pour n’importe quoi, avec des discours infantilisants. Peu importe que l’Islam soit minoritaire ou majoritaire dans le pays, l’essentiel demeure  la volonté de vivre ensemble avec nos différences au sein de la republique et de ses valeurs. Ce sont elles qui mettent tout le monde à égalité du moment qu’on les respecte. C’est d’abord la garantie de ce respect qu’on attend de nos politiques. Quant à leurs états d’âme discriminants ils ne nous interessent pas. 

  

Sérénité  

26 Mai

Par les temps idéologiquement frileux qui courent dès qu’il s’agit de l’esclavage et de la colonisation, on confond vite repentance et connaissance historique. Et depuis quelques années on entend monter un choeur censurant de voix indignées qui s’agacent quand on évoque les épisodes douloureux d’une histoire commune que certains voudraient ignorer ou pire réécrire.  Pour ces pourfendeurs de mémoires ces rappels  nuisent au vivre ensemble des différentes composantes de notre société. L’ argument est recevable quand on tombe dans le combat  communautaire revanchard et sans issue.  En revanche il s’écroule quand on désire avant tout se nourrir du passé, pour vivre le présent  et construire l’avenir. Car la grande erreur de ceux qui crient haro  quand on aborde les moments horribles de la traite ou les servitudes coloniales, est d’endosser le costume des accusés. Or les français de 2015 ne sont pas les comptables du comportement de certains de leurs ancêtres. Les rapports de domination d’une époque donnée ne marquent pas au fer rouge de la honte toutes les générations  ad vitam eternam. Toute autre approche ne serait qu’opportunisme politique malsain. Personne  ne demande à l’ état français de se couvrir de cendres pour des abominations passées. Mais en parler sans haine et ne pas les taire sous des prétextes fallacieux éviterait à une partie de nos compatriotes d’y voir un mépris condescendant. Il n’ y a donc aucune incompatibilité à se souvenir des heures douloureuses qui ont renié le caractère humain de millions d’ hommes  et défendre les valeurs de la République qui nous rassemblent. Ceux qui sont gênés aux entournures par ces questions,  n’ont pas encore totalement extirpé de leurs têtes les visions racisantes, qui  alimentaient jadis  des conceptions pyramidales du monde avec des êtres supérieurs et des êtres inférieurs.  Alors pour éviter toute discussion ils préfèrent ignorer ces terrains, en accusant ceux qui les arpentent d’être des partisans forcenés  de l’immobilisme, du communautarisme et pire des traîtres à l’ identité nationale. Et si sur ces débats  sensibles on laissait chacun avoir son propre discernement en toute sérénité sans tutelles idéologiques ? 

  

Statistiques 

8 Mai

Les statistiques ethniques reviennent regulièrement sur le devant de la scène avec des motifs aussi hypocrites que dangereux. Les partisans de cette approche évoquent le désir, louable au demeurant, de faire cesser les discriminations et d’ ajuster les politiques dans les domaines de la ville ou de l’égalité des chances. Or plusieurs écueils se profilent. Comment définir l’appartenance ethnique pour des français dont plusieurs générations sont nées ici sans leur attribuer des présupposés condescendants sur leur non integration à priori ? sauf à affirmer que la couleur de la peau, la religion, ou les contrées d’origine des parents et grands parents conditionnent automatiquement l’insertion dans la société nationale. Sauf à raisonner bêtement que les noms et prénoms définissent les convictions et le niveau culturel des individus comme le pense Robert Ménard.  Sauf à alimenter les stéréotypes qui verrouillent les oeillères sur la peur et l’inquiétude de l’ étranger non caucasien. Quant à ceux qui s’abritent derriere la lutte contre les inégalités pour recourir à ce type de comptage, ils devraient plutôt se poser la question de l’évolution des mentalités qui demeure la pierre angulaire pour dépasser les frictions identitaires. Tant que circuleront les réflexes de craintes et de généralisations, nous ne sortirons pas des visions absurdes dont se repaissent sans vergogne les intellectuels et les politiques en mal de tribunes. Il est triste et amusant d’ entendre parler des ratés de la machine à intégrer quand il est simplement question de résoudre des problèmes économiques et sociaux qui concernent des citoyens auxquels il est stupide d’accoler des étiquettes aux relents racisants. Ne sombrons pas dans l’alarmisme ! des générations d’hommes et de femmes se sont coulées dans le moule national en conservant les multiples apports qui les composent. Inutile donc de vivre avec des lunettes embuées par une France du passé pour observer le paysage actuel. Aujourd’hui que ce soit dans les familles les milieux professionnels ou les engagements personnels, beaucoup de nos compatriotes font fi de ces sempiternelles appartenances qu’ on leur balance trop facilement au visage. Et contre ces prejugés malheureusement les statistiques ethniques ne seront pas d’un grand secours tant que des décideurs, des  institutions, des entreprises, des élus et des citoyens resteront irreductiblement fermés à certaines de nos évolutions sociétales. 

 

Damnés

22 Avr

La Méditerranée devient un cimetiere béant à nos pieds avec ses damnés de la mer qui s´y  noient en tentant de rejoindre les rivages européens. Comme toujours ces drames font ressurgir la multitude d’avis qui vont de l’humanité nécéssaire dictée par l’urgence, aux discours identitaires démagogiques . Certains brandissent  l’envahissement des sociétés occidentales par des hordes hagardes en guenilles qui ne cesseront de grossir, grâce à l’appel d’air provoqué par  l’excès de mansuétude des bonnes âmes. D’autres en appellent à de veritables plans Marshall pour l’Afrique. On entend aussi des politiques prôner la fermeté en barricadant les frontières à l’image de l’Australie. Si on ajoute  les positionements  mariant  immigration intégration et racisme assumé, on obtient un débat multiforme qui requiert avant tout de la raison. Auparavant il faut répondre aux enjeux vitaux, car quand  des hommes des femmes et des enfants risquent la mort pour fuir des situations infernales, la priorité c’est d’abord de les sauver ! C’est un reflexe qui ne souffre aucune contestation.  C’est la noblesse de notre humanité. Arrêtons de faire marcher la machine à angoisses car ce ne sont pas ces naufragés qui vont tuer nos économies développées même si elles connaissent la crise. Rappelons que la majorite des ‘mouvements migratoires ne se font pas vers l’ Europe mais sont interégionaux comme on peut le voir en Afrique. Au-delà de l’urgence une approche internationale concertée est nécessaire pour voir quels atouts ces populations souvent jeunes, peuvent donner à nos sociétés vieillissantes. Tout comme doivent être étudiées les solutions de retour quand cela est possible. Cette démarche doit favoriser parallelement une juste information des candidats à l’exil afin qu’ils comprenent que les lumières de l’Occident reflètent souvent des mirages. Et même si cela n’est pas agréable à admettre, n’évitons pas un regard critique sur les pratiques politiques et économiques des puissances envers de nombreuses contrées défavorisées. Nos grandes entreprises emploient des milliers d’ouvriers du sud pour des coûts avantageux et des salaires de misère. Nous allons bombarder ou occuper des territoires au nom de valeurs « democratiques  » qui ne nous empêchent pas  par ailleurs de soutenir des dictateurs sanguinaires. Il ne s’agit pas de villipender bêtement   l’Occident comme facteur unique de tous les maux qui occasionnent guerres famines exodes et exterminations sur la planète, même s’il a « sa juste part », mais d’analyser avec lucidité les causes et les conséquences d’enjeux mondiaux. Dans ce douloureux dossier où manichéisme et  indifférence  ne sont pas de mise, la collaboration entre les états pour démanteler les filières de passeurs qui s’enrichissent sans vergogne avec ces traffics humain doit s’ intensifier sans relâche. Si le soutien économique des pays de départ délaisse le rayon des voeux pieux convenus, beaucoup de migrants ne quitteront plus leurs cultures leurs proches et leurs environements pour des horizons hostiles et incertains.  Mais pour l’heure  le temps presse car la Mediterranée ne doit pas continuer à engloutir les vies de ceux qui veulent simplement continuer à vivre.

  

Question

8 Fév

Les partisans de Marine le Pen, ont le droit de croire aux propositions avancées dans le programme politique du Front National. Ils sont libres d’y adhérer par conviction ou par dépit. Mais force est de reconnaître que la mise en oeuvre de telles idées, est impossible dans la France et l’Europe d’aujourd’hui.
En matière d’immigration et d’ intégration par exemple, remettre en cause les accords de Schengen pour reprendre le contrôle des frontières tient davantage du propos de tribune que du juridiquement réalisable. De même renégocier la Convention européenne des droits de l’ homme, interdire les manifestations de soutien aux clandestins, alourdir les peines en cas de « racisme anti-français », instaurer la préférence nationale sur le marché de l’emploi, ou renvoyer dans leurs pays les étrangers en situation légale au bout d’ un an de chômage, relèvent du chimérique. Et même si le Front National connaît actuellement une poussée dans l’opinion, ses positions ne peuvent s’harmoniser avec la conception française de l’ accueil, du rapport à l’ autre, et de la coexistence des différences. Malheureusement certains hommes politiques adeptes du « ni ni » refusent toujours de choisir entre un candidat socialiste et un candidat frontiste, en cas de duel électoral. Les tenants de cette option défaitiste, viennent d’ailleurs d’en donner une triste illustration avec la législative partielle du Doubs. Libre à eux de considérer que les réponses contenues dans le programme du Front National, sont en tous points compatibles avec la vision française de la démocratie et des droits de l’homme. Mais pour nous à la question fondamentale : le parti de Marine le Pen qui a toute légitimité pour participer à la vie politique, est-il pour autant devenu fréquentable ? une seule réponse s’ impose : non !

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