Archive | juillet, 2017

Flair

25 Juil

La gestion du quotidien est moins enivrante que les jours de victoire, qui mettent les dirigeants politiques en apesanteur. Après le sans faute des images, voici venu le temps des attentes et des réalisations concrètes pour Emmanuel Macron.  Or l’orientation d’ un pays vers le bon cap n’étant pas  une recette marketing, le president jupiterien ferait bien de ne pas se prendre trop vite les pieds dans les tapis d’une certaine incohérence. Or que ce soit pour la taxe d’habitation, les aides au logement, les coupes budgétaires, ou la gestion du général De Villiers, on peine  à décoder le discours de la méthode. On peut s’étonner de cet incessant besoin d’autorité qui taraude le nouveau président et ses lieutenants pour éviter les critiques.  Vouloir  imposer son tempo et sa vision à tout prix, peut conduire  à un isolement de certitudes, où nulle place n’est faite au dialogue et à la  concertation.  Prendre cette option c’est oublier que la politique sera toujours l’art de flairer la juste attitude au bon moment pour gagner et convaincre. C’est pourquoi elle se nourrit de respirations démocratiques qui ne relèvent pas des seuls technocrates, mais des hommes, des institutions représentatives, et de la vox populi. Les entendre ne peut être nuisible pour celui qui tranche au final. Les députés de la nouvelle majorité ne devraient pas éluder cette constante sous peine de se momifier en godillots muets assujetis corps et âmes aux ordres venus de leur mentor. Le temps des cosmétiques type loi de moralisation politique passera très vite. Avec la réforme du travail la rentrée s’annonce chahutée pour l’executif. Cette première épreuve donnera néanmoins une idée plus précise de la capacité présidentielle à gérer  les crises sociales .  Attention toutefois au mauvais retour de bâton qui risquerait de transformer en septicisme grandissant l’envie de renouveau qui a bouleversé le paysage national au printemps. Emmanuel Macron doit  éclaircir en urgence ses horizons et les routes qui y conduisent, car la patience n’est plus la qualité première de l’opinion.