Au nom de la liberté d’expression Éric Zemmour peut s’exprimer sur sa vision de la France. Libre à moi de trouver son discours pestilentiel arriéré, et teinté de condescendance paternaliste. En revanche ni lui ni moi ni personne, n’a le droit de s’aventurer sur ce qui est intouchable pour tout individu. Car le prénom d’ Hapsatou Sy qu’il qualifie bêtement « d’insulte pour la France », appartient à ce lien intime et éternellement solide, qui lie chacun de nous à notre histoire familiale à nos ancêtres et à notre mémoire culturelle, à travers le temps au delà de la vie et de la mort. En faisant son buzz médiatique voulu avec la complicité de Thierry Ardisson, Éric Zemmour a touché l’honneur et la fierté d’une française comme les autres, qui n’a pas à renier ce qui coule dans son sang. Peu importe les prénoms et les noms ce ne sont pas les passéistes comme Zemmour qui décernent un certificat de bon ou mauvais Français. Peu importe les noms et prénoms, ce ne sont pas des identitaires à la petite semaine comme Zemmour qui vont réécrire le roman national pour satisfaire les frileux du grand remplacement. Peu importe les noms et les prénoms, il est débile que les partisans d’une pseudo pureté de la société française gravée dans le marbre comme Zemmour, nous servent du communautarisme à toutes les sauces pour justifier leurs œillères identitaires. Je ne suis pas choqué par les propos de ce polemiste qui n’en est pas à un dérapage volontaire près. Il se sait soutenu par une partie de l’opinion, celle là même qui a peur jusqu à son ombre. En revanche quand l’insulte touche à l’intouchable et à l’inaliénable, on ne peut mettre cela sous le tapis. Question de principe. Même si les specialistes du « c’est pas grave après tout » vont hurler à la censure extrême, les mots d´Éric Zemmour ont blessé des millions de français, et sont comme lui discriminants. Peu importe les conséquences ! Hapsatou Sy a reagi non pas en petite vierge effarouchée, mais au nom des siens dont elle n’aura jamais honte. Comme chacun de nous l’aurait fait. C’est tout à son honneur.