il ne s’agit plus de s’enthousiasmer sur l’âge du capitaine, et du vent de fraîcheur qu’Emmanuel Macron a fait souffler sur la vie politique française. La bourrasque initiale est désormais une brise timide et intermittente dont la force diminue inexorablement. Conséquence directe : le chef de l’ État doit accélérer son apprentissage de la fonction présidentielle. Avec un peuple frondeur par nature et impatient par habitude il doit passer en urgence par la case résultats. Car le temps de l’opinion n’est pas le long terme mais la concrétisation immédiate. C’est là que survient l’experience politique nourrie par une pratique enracinée dans les territoires et l’accoutumance aux joutes electorales comme aux jeux d’appareils. Or autour du locataire de l’Elysée, il y a davantage de technocrates et de débutants politiques que de poids lourds, depuis les départs de François Bayrou Nicolas Hulot, et Gérard Collomb. Sans leur faire injure Madeleine Schiappa Benjamin Grivaux ou Jean Michel Blanquer sont encore des pousses bien tendres. Tous doivent encore apprendre comment envoyer les justes signaux aux français au bon moment. Proclamer le nouveau monde à tue tête ne suffit pas pour asseoir une légitimité populaire. Et pour l’instant que ce soit dans la communication ou la clarté des caps c’est encore le temps des balbutiements. Et comme le parti En Marche n’existe que par la personnalité de celui qui l’a voulu, il a du mal à se situer sur le paysage politique. Pire au fil des jours le célèbre « en même temps » montre ses limites sur des sujets clivants comme l’immigration, la gpa, ou le rôle de l’école. Face à ce paysage mouvant qui le voit dégringoler dans les sondages, Emmanuel Macron doit accélerer son apprentissage présidentiel, pour acquérir cette incontournable dose d’expérience que demande in fine la conduite de l’État.
Incontournable
1 OctSi ceux qui ne croyaient pas en lui à ses débuts vivaient encore,, ils réaliseraient l’ampleur de leur erreur, en observant les decennies glorieuses qu’ a traversées Charles Aznavour. Damné de la scène au départ car petit moche et sans voix selon certains, , Il part en monstre sacré devant lequel tout un pays s’incline. Avec cette prestance et ce magnetisme indéfinissable que seul le talent donne à ses élus, Aznavour a tant promené , sa silhouette si frêle et si majestueuse, si frêle et si puissante, si frêle et si incontournable sur les sommets de la chanson française, qu’on le croyait immortel. Avec son dernier et inévitable rappel survenu à quelques encablures du siècle, nous savons désormais qu’il ne reviendra plus. Peu importe ! il reste vivant en chacun de nous. Que ce soit dans un recoin de jeunesse, sur les chemins de l’âge adulte ou dans les pas lents de nos crépuscules. Inutile de chercher à situer ce saltimbanque faiseur d’or dans une quelconque hiérarchie. Il appartient pour l’eternité à l’indomptable cohorte de ceux qui ne s’interdisent aucun cri. Dans ses mots la bohème chemine avec la dignité des homosexuels, les couples qui se delitent au fil du temps et les racines de cette Armenie qui ne l’a jamais quitté. Il ne pouvait pas abandonner les planches, il ne le voulait pas, car pour lui chanter c’était d’abord vivre passionément et intensément. Alors il est resté artiste jusqu’au bout. Chancelant, hésitant, fatigué’ souffrant mais tellement artiste. Aznavour n’est pas mort. Il a juste fait son pas de coté pour rejoindre le paradis des musiciens. Pas besoin de tendre l’oreille pour l’entendre.. Désormais ses chansons sans âge résonneront de plus belle à nos oreilles. Car quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, on aura toujours quelque chose en nous de ce petit homme à la stature de géant..