Démangeaisons

L’occasion était trop belle. Quelques exactions comises après la qualification de l’Algérie en Coupe d’Afrique des Nations et on est passé  de la condamnation des infractions aux trémolos identitaires. Oui les supporters des fennecs ont manifesté leur joie en brandissant le drapeau algérien. Et alors ? Est ce une raison pour s’embarquer dans des déclarations hâtives  sur la haine de la France, et autres stupidités du même acabit ? .  Personne ne cautionne la casse et force  doit rester à la loi. Mais il y en a marre de cette soupe globalisante dans laquelle on verse allègrement à la moindre occasion,  échecs de l’intégration, les  français dits de papiers, le  refus des valeurs républicaines et autres sirènes haineuses. Disons le tout net dès qu’ un problème implique des personnes dont les origines se situent au-delà de la Méditerranée,  les démangeaisons aux relents stigmatisants et racistes réapparaissent vite chez ceux qui ne « se  sentent plus chez eux. » Trop facile ! Quand des hooligans européens cassent ou se battent sur le territoire, quand les supporters du Portugal  en 2016, ou ceux des Bleus en 2018 sévissent sur les Champs Elysées, on entend pas ou très peu le choeur des outragés  pourfendeurs du laxisme ambiant. Or cette indignation à géométrie variable  est nocive car elle glisse  trop  vite vers l’ « obsession ethnique » systématique.  La réalité de notre « archipel français » admirablement décrypté par le politologue Jérôme Fourquet dans son dernier ouvrage, nous pousse à dépasser toute vision uniforme  de la société pour épouser ses  nouveaux contours, quand ils ne versent pas dans l’illégal et le condamnable.  Laissons donc  flotter la variété des drapeaux qui racontent à leur manière la France d’aujourd’hui lors de moments heureux, tant qu’ils se placent sous l’ombre géante de la grande bannière parée du bleu blanc rouge.