Le combat engagé contre les prêtres pédophiles qui trahissent la confiance mise en eux par des parents et leurs enfants, est plus que jamais fondamental. Face aux dérives trop longtemps tues, aucune mansuétude ne doit leur donner, le moindre sentiment d’impunité. Les plus hautes autorités ecclésiales, le pape en tête, affirment leur volonté d’éradiquer cet horrible fléau. Encore faut-il que les réflexes corporatistes ne deviennent pas des remparts insensibles aux vies brisées par ces violeurs d’innocence, qui salissent le message dont ils sont porteurs. Par leurs agissements coupables ils jettent également le soupçon sur tous leurs autres collègues, qui se dévouent à leurs prochains avec passion pauvreté et simplicité . Le temps des silences imposés ne résistera pas éternellement aux évolutions d’une société qui libère la parole à la vitesse des réseaux sociaux et des médias réactifs au moindre scandale. Cette orientation surannée à contretemps des moeurs actuelles doit disparaître à jamais ! Le cardinal Barbarin en proie à des affaires de pédophilie n’a sûrement pas encouragé les auteurs des faits qui le mettent actuellement en pleine tourmente médiatique. Pour autant n’a-t-il pas réagi de manière trop molle lorsqu’ il a eu connaissance des actes dénoncés aujourd’hui par les victimes ? Ne fallait-il pas éloigner de manière radicale ces individus de tout contact avec des enfants ? Même si de telles décisions ne sont pas aisées à prendre, rien ne peut se situer au dessus de la défense et de la protection des plus vulnérables, surtout au sein d’une institution qui en fait un de ses fondements . Au nom de la laïcité il n’appartient pas au pouvoir politique ni à l’opinion, de demander la démission du cardinal Barbarin car cela ressort du Vatican. Et il est toujours dangereux de céder aux aboiements des meutes. Mais il faudrait aussi que ceux et celles qui restent accrochés à la vison archaïque d’une société où l’Église dirigeait les consciences, arrêtent de crier à l’acharnement systématique contre les catholiques, dès qu’on pointe des dysfonctionnements néfastes . Au lieu de geindre qu’ils demandent d’abord avec sérénité et fermeté aux évêques et à l’ensemble du clergé, davantage de transparence, de vigilance, moins de connivences protectrices, d’obeissances aveugles, et de discriminations face aux douleurs humaines . Trop de fidèles se taisent encore. Trop de laïcs engagés se taisent encore. Trop de témoins se taisent encore. Or c’est en agissant vite fort et ensemble que les chrétiens quels que soient leurs fonctions, pourront continuer à affirmer que l’amour du Christ n’a rien à voir avec les déviances des pervers qui prétendent s’en prévaloir. Ce n’est qu’à ce prix que les victimes des prêtres pédophiles transformeront leurs silences en cris.
grandangle54 